À l’instar de la plupart des passionnés d’art, Guy Boyer (ci-contre), directeur de la rédaction du magazine Connaissance des Arts, a pris position contre le projet d’augmentation de la TVA à l’importation sur les œuvres d’art.
Dans un éditorial publié voici quelques jours, le journaliste résume ainsi l’enjeu : « Si, ce mois-ci, décision était prise de maintenir cette augmentation, celle-ci porterait notre TVA au double de celle appliquée au Royaume-Uni. “Un coup probablement fatal à un marché beaucoup plus fragile qu’il n’y paraît”, disent d’une seule voix le Comité professionnel des galeries d’art (CPGA), le Syndicat national des antiquaires (SNA) et le Syndicat national des maisons de ventes volontaires (Symev). D’autant plus qu’à cette taxe à l’importation, il faut ajouter la TVA à 19,6 % à laquelle sont soumises toutes les transactions d’œuvres d’art. »
Il souligne avec raison qu’une telle augmentation de la pression fiscale représenterait également un grave handicap pour l’organisation en France de foires artistiques. Il donne ainsi la parole à Jennifer Flay, directrice de la Fiac qui déclare : « Le sujet est grave, Cela va encore empêcher un peu plus les marchands d’exposer en France et les inciter à aller vers les foires à Londres, New York ou Hong Kong. »
Reste maintenant à savoir si l’unanimité des professionnels et des observateurs contre cette augmentation suffira à faire reculer le gouvernement. Après avoir également choisi d’augmenter cette TVA, le gouvernement néerlandais avait, lui, fait marche arrière, notamment pour préserver le rayonnement de la prestigieuse foire de Maastricht. Serons-nous capables d’un tel pragmatisme ?