Les ventes aux enchères :
une tradition ancienne et bien vivante !
Pratiquées dès l’antiquité romaine, les ventes aux enchères connaitront un succès jamais démenti en permettant une confrontation transparente et publique de l’offre et de la demande.
Les commissaires-priseurs font généralement remonter les origines de leur métier à un édit d’Henri II de France, instituant, en 1556, les offices de « maîtres priseurs-vendeurs ».
Une pratique remontant
à l’antiquité romaine
Toutefois, la pratique des enchères publiques est plus ancienne encore. Il est ainsi attesté qu’en 146 av. J.-C., les Romains mirent aux enchères des biens pillés dans les cités grecques qu’ils avaient défaites et qu’en l’an 7, l’empereur Auguste (ci-contre) entreprit de réglementer cette activité en instituant notamment une taxe de 1 % sur ces ventes de mobiliers et d’objets.
Comme le rappelle le Conseil des ventes volontaires, dès cette lointaine époque, le déroulement des enchères se produit selon un rituel bien formalisé et obéit à des règles précises : « Elles étaient précédées de publicité par affiches ou annonces verbales faites par le praeco, le crieur ; donnaient lieu à la rédaction d’un cahier des charges, appelé lex bonorum vedendorum. Elles avaient lieu par l’intermédiaire d’un officier public, le magister et d’officiers publics intermédiaires, les auctionatores. Les auctionatores réalisaient les ventes aux enchères à l’aide du crieur, le praeco, dans la salle de vente appelée atrium auctionarium. »
de ventes volontaires
s’estiment à bon droit dépositaires
des traditions,des pratiques
et de la déontologie qui caractérisent
la profession dans son ensemble.
Preuve que la profession trouve là ses lointaines racines, nombre de ces termes latins sont encore utilisés aujourd’hui. Ainsi, les commissaires-priseurs anglo-saxons répondent au nom d’« auctioneers » tandis que les Français se font appeler « maître ».
Un souci constant
de réglementation et d’innovation
Après la chute de l’Empire, il faut toutefois attendre 1254 pour voir réapparaitre la profession à la faveur d’une ordonnance instituant les « sergents à verge et à cheval » chargés d’assurer l’exécution des ventes judiciaires. Quant aux ventes volontaires, il est vrai que leur réglementation date de 1556 et du fameux décret d’Henri II. Cette activité connaît dès lors un développement remarquable. Sous Louis XIV on ne compte pas moins de 120 commissaires-priseurs dans la seule ville de Paris. Bien en phase avec leur temps, ils se signalent par leur goût pour l’innovation : le premier catalogue de vente illustré présente quelque 290 tableaux et estampes, paraît en 1699 peu avant que les commissaires-priseurs ne commencent à s’adjoindre les services d’experts et d’historiens de l’art.
Après la période révolutionnaire qui laisse l’activité sans aucune réglementation, le Premier Consul Bonaparte exerce en la matière aussi ses talents de législateur en rétablissant la fonction en 1801. Au cours du XIXe siècle, le principal apport concerne toutefois la distinction opérée, d’une part, entre les biens neufs et biens d’occasions et d’autre part entre les ventes judiciaires et les ventes volontaires.
Des traditions
et une déontologie bien vivantes
Il faudra cependant attendre les lois du 10 juillet 2000 et du 20 juillet 2011, adoptées sous impulsion de l’Union européenne, pour que cette ancienne distinction d’activité ne débouche sur une distinction formelle entre les professions de commissaires-priseurs judiciaires et de commissaires-priseurs de ventes volontaires.
Toutefois, si les périmètres des deux professions maintenant sont bel et bien distincts, la rupture n’est pas complète, loin s’en faut ! D’une part parce que nombre de commissaires-priseurs judiciaires continuent de diriger, comme la loi le leur permet, des ventes volontaires en créant des sociétés dédiées à cette activité. D’autre part parce que les commissaires-priseurs de ventes volontaires s’estiment à bon droit dépositaires des traditions, des pratiques et de la déontologie qui caractérisent la profession dans son ensemble.
Pour aller plus loin :
Petite histoire des ventes aux enchères, publiée par le Conseil des ventes volontaires.
Article Commissaire-priseur de Wikipepia.