Dans sa dernière livraison, la revue Vox Patrimonia consacre un article au rapport annuel du Conseil des ventes volontaires (CVV). Une occasion de souligner qu’au dire même de Catherine Chadelat, « le marché des enchères en France en 2012 a fait preuve d’une bonne résistance dans un contexte économique général pourtant difficile ».
Pour Vox Patrimonia, les données recueillies par le CVV « démontrent en effet que le marché de l’art et des objets de collections résiste bien à la crise économique, y compris en France ». De fait, en 2012, le montant total des adjudications réalisées en France dans le secteur “Art et objets de collection” s’est établi à 1,23 milliard d’euros. Soit « le deuxième meilleur résultat enregistré par le secteur », après l’exceptionnelle année 2011.
Un beau résultat qui ne doit cependant pas conduire à se reposer sur ses lauriers. Car, comme le rappelle le CVV, « il n’y a pas de position acquise, l’internationalisation croissante du marché de l’art conduisant à une compétition généralisée des places de marché ». Si bien que les cartes sont sans cesse rebattues. « Si l’Europe comptait encore 7 villes dans les 20 premières places du marché de l’art aux enchères en 2011, on n’en dénombre plus que 5 en 2012 : Londres, Paris, Zürich, Genève et Vienne. Berlin et Madrid sont sortis de cette liste. Parallèlement une ville chinoise, Zhengzhou et une ville américaine, Santa Monica, sont rentrées dans le classement. »
Dans ce contexte, la place française dans son ensemble parvient toutefois à maintenir ses positions. « Avec 6 % du produit mondial des ventes, notre pays se place toujours au quatrième rang mondial, derrière la Chine (36,6 %), les États-Unis (27,6 %) et le Royaume-Uni (14,4 %) mais loin devant loin devant la Suisse (2,9 %), l’Allemagne (2,7 %) ou le Canada (1,9 %) ». Preuve que les maisons de ventes françaises parviennent à tirer parti de la mondialisation du marché de l’art, selon les données recueillies par le CVV, « la part dans le total des adjudications des acheteurs de nationalité étrangère est comprise entre 20 % et 30 %, selon la spécialisation et la taille des opérateurs ».
Comme le souligne Alain Briscadieu, commissaire-priseur à Bordeaux et membre du bureau exécutif du Symev, dans les colonnes de Vox Patrimonia, « ces chiffres démontrent que la place française dans son ensemble conserve une belle attractivité et qu’elle est pleinement intégrée au marché mondial de l’art et des objets anciens. À l’heure d’internet, la distinction entre local et international s’estompe. C’est un défi à relever et une opportunité à saisir tant par les professionnels que par les amateurs et les collectionneurs ». Des propos qui démontrent que s’ils sont les héritiers d’une longue tradition, les commissaires-priseurs français sont déterminés à aller de l’avant et à saisir avec agilité toutes les opportunités que recèle notre époque.
Pour aller plus loin : Lire l’article de Vox Patrimonia au format PDF.