De juillet 2012 à fin juin 2013, le produit des ventes d’art contemporain a atteint 1,047 milliard d’euros, selon le décompte réalisé par la société Artprice qui se félicite d’un « record historique ». Pour son président, Thierry Ehrmann, « cette croissance insolente de l’art contemporain est la preuve de la maturité de ce marché qui était jusqu’à récemment le premier à plonger pendant les périodes de crise ».
De fait, les données recueillies mettent en évidence la part croissante des œuvres réalisées par des artistes nés après 1945, dans les transactions mondiales. Comme le relève l’AFP, « il y a dix ans, les ventes de ce secteur totalisaient seulement 75 millions d’euros avant de grimper jusqu’à 979 millions en 2007-2008. La crise financière les avait fait chuter sévèrement pendant deux ans. Mais l’art contemporain a regagné le terrain perdu et dépassé le record de 2007-2008. »
Cette évolution mérite d’autant plus l’attention que, dans le même temps, l’art “post-war”, réunissant les artistes nés entre 1920 et 1945, se stabilise à 1,66 milliard d’euros, tandis que l’art moderne régresse de 9 %, et l’art ancien de 7 %.
Toutefois, ces observations doivent être envisagées avec prudence. D’abord parce que l’art contemporain ne représente encore que 13 % des transactions du marché de l’art. Ensuite parce que le dynamisme de l’art contemporain ne tient pas au nombre de ventes qui se maintiennent autour de 45.000 lots, mais au marché haut de gamme qui, de l’aveu même d’Artprice, « n’en finit pas de se doper aux records ». Si bien que, comme le relève l’AFP, « les 140 millions d’euros supplémentaires reposent sur une dizaine de coups de marteau, venus récompenser notamment les artistes les plus chers de l’année ».
Cette configuration se vérifie d’ailleurs sur la place française. En 2012-2013, les ventes d’art contemporain ont atteint 29,2 millions d’euros en France, soit une progression de 35 %. Mais là encore, il est difficile d’y déceler une tendance lourde, Thierry Ehrmann reconnaissant que ce record « est essentiellement dû à de belles ventes de Basquiat ». Affaire à suivre…