Déroulement des enchères :
un moyen efficace de déterminer le juste prix

© Sandrine Boyer-Engel - Vente Bijoux 3 nov 2012-6949 copieParfois jugées impressionnantes en raison de leur cérémonial, les ventes aux enchères représentent en fait un excellent moyen de déterminer le juste prix d’un objet grâce à l’intervention d’un commissaire-priseur offrant des garanties aux vendeurs comme aux acheteurs. Et malgré leur formalisme, elles représentent souvent aussi des moments forts animés et conviviaux.

Contrairement à ce que l’on croit trop souvent, les enchères volontaires ne concernent pas exclusivement les œuvres d’art, les objets précieux ou rares. Au gré des ventes et selon les spécialités des maisons de ventes, on peut y acquérir des biens de toute nature : des tableaux de maître aussi bien que du matériel agricole, des meubles de bureau ou des grands crus classés !

Savoir expertiser les objets les plus variés

Le métier de commissaire-priseur consiste d’abord à expertiser les objets extrêmement variés qu’on lui propose de vendre en caractérisant leur authenticité et leur état de façon à estimer leur valeur.

Le métier de commissaire-priseur consiste d’abord à expertiser les objets extrêmement variés qu’on lui propose de vendre en caractérisant leur authenticité et leur état de façon à estimer leur valeur. Cet aspect du métier est si important qu’elle a est l’origine du nom de la profession. « Priser » signifie en effet « donner un prix ». Le commissaire-priseur est donc d’abord « celui qui donne un prix ».

© Sandrine-Boyer-Artcurial 2011Afin de s’acquitter correctement de cette tâche, le commissaire-priseur s’entoure de nombreux collaborateurs spécialisés et d’experts dans les domaines les plus variés. Cette capacité à mobiliser les bonnes compétences et à entretenir un réseau d’experts fiable est la première garantie offerte par le commissaire-priseur à ses clients. Une fois l’objet expertisé, son propriétaire peut décider ou nom de confier un « mandat de vente » au commissaire-priseur. Ce mandat récapitule la description de l’objet et le montant des honoraires. Le vendeur peut également y faire mention d’un « prix de réserve » en-dessous duquel il refuse de se séparer de l’objet.

Communiquer pour mettre en relation acheteurs et vendeurs

cataloguesLes objets proposés aux enchères n’appartiennent pas au commissaire-priseur, fut-ce de façon transitoire. Un commissaire-priseur n’achète ni ne vend rien. Son rôle consiste à mettre en relation des vendeurs et des acheteurs tout en apportant des garanties et des services spécifiques de façon que cette transaction se déroule dans les meilleures conditions pour toutes les parties.

L’aptitude à communiquer efficacement sur les objets fait également partie des savoir-faire que le commissaire-priseur apporte à ses clients. Outre la capacité à rédiger une fiche descriptive fidèle de l’objet, le commissaire-priseur doit être en mesure de recourir à une vaste palette de moyens : connaissance des acheteurs locaux ou non, envoi de catalogues sur des fichiers qualifiés, recours à des sites internet spécialisés, achat d’espace publicitaire dans la presse locale, nationale ou internationale…

Le commissaire-priseur est devenu un communicant. Il ne se contente pas de proposer à la vente ce qui arrive chez lui. Il s’attache à valoriser les objets, à les mettre en relation, à les inscrire dans un contexte et une histoire en révélant des correspondances.

Aujourd’hui, le commissaire-priseur est devenu un communicant. Il ne se contente plus de proposer à la vente ce qui arrive chez lui. Il s’attache à valoriser les objets, à les mettre en relation, à les inscrire dans un contexte et une histoire en révélant des correspondances. Il  offre ainsi aux acheteurs des repères et cherche, en toute circonstance, à donner du sens, tout spécialement s’agissant des objets d’art ou de collection dont la valeur n’est pas une « valeur d’usage ».

Répondre aux interrogations, et offrir des garanties

Ce travail de communication sur les objets prend enfin un tour plus social et incarné dans les jours qui précèdent la vente grâce à l’organisation d’exposition des objets, le plus souvent au sein même de l’hôtel des ventes.

© Sandrine-Boyer-Artcurial-2011 expositionA cette occasion, les acheteurs potentiels – mais aussi les simples amateurs – peuvent observer par eux-mêmes les objets tandis que le commissaire-priseur et ses collaborateurs se tiennent à disposition pour décrire plus précisément les lots et répondre aux questions. Bien entendu, ces échanges peuvent également se dérouler à distance.
De façon plus formelle, l’acheteur – qu’il se soit déplacé ou non à la vente – bénéficie des garanties apportées par le  « rapport de condition » détaillant de façon claire, concise et accessible l’état de conservation des lots, les éventuels défauts constatés, etc. De la même façon, toutes les mentions du catalogue engagent le commissaire-priseur, faisant de ce dernier un opérateur de confiance qui s’engage sur les lots qu’il met à la vente alors même qu’il n’en est pas le propriétaire.

Le jour de la vente :
formalisme et… convivialité

Encheres-LeclereLe jour de la vente, les lots sont proposés dans l’ordre du catalogue. La mise à prix est fixée par le commissaire-priseur ainsi que le « pas de l’enchère », c’est-à-dire le montant des paliers de prix qui sont gravis à chaque fois qu’un acheteur enchérit. Pour des lots important, le pas de l’enchère peut atteindre plusieurs milliers d’euros tandis que pour des lots plus modeste, la progression s’effectue par paliers de quelques dizaines d’euros. Ce rythme est annoncé à voix haute par le commissaire-priseur préalablement à la mise en vente de chaque lot.

Même si l’ambiance à la fois formelle
et chaleureuse régnant lors des enchères justifie souvent à elle seule le déplacement, les acheteurs ne sont pas obligés d’être présents physiquement dans la salle
de ventes. Ils peuvent également enchérir
par téléphone ou par internet.

Même si l’ambiance à la fois formelle et chaleureuse régnant lors des enchères justifie souvent à elle seule le déplacement, les acheteurs ne sont pas obligés d’être présents physiquement dans la salle de ventes. Ils peuvent également enchérir par téléphone ou par internet à condition de s’être inscrits préalablement auprès de la maison de ventes. Ils ont également la possibilité de laisser un ordre d’achat que le commissaire-priseur se chargera d’exécuter pour eux. Lorsque les enchères sont « épuisées », parc qu’aucun acheteur n’enchérit plus, le commissaire-priseur tape de son marteau et prononce le mot « adjugé » ce qui a pour effet de transférer la propriété de l’objet à l’acquéreur.

 

© Sandrine-Boyer-Artcurial 2011 tableauUn cérémonial sécurisant la transaction

Le déroulement des ventes aux enchères peuvent sembler à certain excessivement cérémonieux et formel. Mais, en réalité, cette façon de faire ne procède pas d’un simple attachement aux traditions ou d’un goût déplacé pour l’apparat. Ce respect scrupuleux de règles et d’usages a, en effet, une grande portée pratique car il permet un déroulement optimal des enchères. A l’image d’autres professions – que l’on songe notamment au cérémonial qui encadre les décisions de justice -, ce formalisme apporte des garanties aux personnes qui recourent aux enchères.